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Marina Uribe

Marina vit et travaille à Nancy. Née en 1993, en pleine génération Y, l’artiste se questionne paradoxalement sur sa consommation technologique et numérique ainsi que sur ses gestes au quotidien pour limiter son impact écologique.

Elle oriente sa pratique autour d’enquêtes et travaille en premier temps sur l’obsolescence programmée (Apple n’a rien inventé, mémoire de son Diplôme national supérieur d’expression plastique -DNSEP-) puis sur les impacts des Déchets d’Équipement Électrique et Électronique (DÉÉÉ). Dans son projet Oasis artificielles, triptyque vidéo de 7 mn chacune, 2017-2021, elle interviewe les passants de Düsseldorf sur leur perception du Paradis en questionnant le vrai du faux, la fiction « happycratique » au regard du réel « convivial », exposé dans plusieurs lieux comme à la Triennale  Jeune Création organisée en2021 par Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain).

Il en résulte un appel profond à l’entraide et à la paix.

Elle explore ensuite la représentation de la nature au prisme des technologies à travers le projet Pesticides Images, installation textile et vidéo, en collaboration avec Marie Biaudet. Lors d’un long voyage en 2018 dans le pays de sa moitié culturelle, la Colombie, Marina décide d’embrasser le lien intime qu’elle entretient avec la nature et de composer désormais avec le vivant pour chacune de ses intentions. En Colombie, la nature y est très proche des cœurs, en intense présence dans l’histoire et la mémoire des vies qui le peuple.

Sa plus récente recherche autour des paysages sonores l’a amené à créer l’installation Être oiseaux exposée à la Galerie Poirel à Nancy en 2021 dans le cadre de l’exposition Les jours meilleurs organisée par la Ville de Nancy-Musée des Beaux-Arts de Nancy et l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy (Ensad Nancy). L’univers créée par ce paysage sonore fantasmé, nous fait rêver un temps où la nature serait préservé de toute activité et présence humaine. La contemplation et l’observation font, en effet, partie intégrante de son processus de création. Pour renouer au plus près de ses origines, les dernières pièces de Marina prennent la forme de tapisseries. Par ce nouveau médium, l’artiste souhaite compter l’histoire politique et écologique qui se joue entre la France et la Colombie. Depuis 2020, Marina enquête ainsi sur les liens entre le gouvernement colombien et les répercussions écologiques des industries françaises pétrolières installées là-bas.

Prochainement, l’artiste va travailler au sein d’un groupe d’artistes femmes entre le Kazakhstan et le Luxembourg. Elle souhaite travailler sur les motifs des textiles ornant les yourtes traditionnelles pour raconter les histoires politiques et économiques difficiles de ce pays. Marina est invitée en résidence, au cours de l’été 2022, dans les locaux de l’association du Tournefou dans l’Aube. Elle envisage d’y continuer ses recherches autour du paysage sonore.

Le travail de Marina associe installation vidéos, textiles, éditions et dessins. Sa pratique se situe en effet à la croisée des supports analogiques et numériques, comme en témoigne le parcours de sa génération, ce qui lui permet d’aborder des questions écologiques et politiques, tout en étant vigilante aux problématiques de son temps avec la volonté constante de mettre en valeur les paradoxes du monde actuel.

Marina Uribe – Com 18