Affectionnant tout particulièrement les médiums narratifs et imprimés, Julie réalise d’abord des éditions en portant une attention particulière à la maquette de l’objet, à la manière dont la forme du livre sous-entend un usage, une lecture particulière. Explorant ensuite les prises de vues vidéos et photographiques documentaires, elle s’intéresse aux différentes manière d’occupation et d’appropriation de l’espace commun dans un travail photographique exposé au Parc Sainte-Marie à Nancy dans le cadre d’un projet collectif intitulé «Itinéraires croisés» mené au sein d’un atelier Artem.
Dernièrement, ses axes de recherches portent sur les représentations du vivant par le dessin. Elle est amenée à réaliser pour son projet de diplôme, une animation vidéo tentant de déhiérarchiser les différences de représentations entre humains et non-humains. Son court-métrage «La Sablière» est teinté de sources sonores documentaires ramenant le dessin au réel.
À la suite de son master, elle effectue une résidence artistique à la Fondation François Schneider à Wattwiller durant laquelle elle réalise la bande dessinée intitulée Morphogenèse. Dessinée à l’encre de chine et imprimée en risographie, cette fiction se passe dans un univers parallèle où l’eau est représentée comme une entité dotée de conscience. Sa pensée et ses états d’âme sont exprimés au fil des pages à la manière d’un poème.
En 2022, elle intègre une aventure collective au Théâtre du Peuple — qui fête cette année ses 130 ans — en tant que chargée de communication. Elle décline la charte graphique sur les différents supports de communication et réalise des reportages photographiques des diverses actions menées par le théâtre.
Aujourd’hui, elle se concentre sur la réalisation d’une bande dessinée intitulée provisoirement «Phalanstère». Que se passe-t-il lorsque l’état ne porte plus secours aux habitants d’une communauté enclavée dans un flanc de montagne ? C’est la question qu’elle veut poser dans ce prochain récit. Dans un village de fond de vallée, une implosion se produit et provoque une gigantesque fissure brisant l’unique route qui mène à la société et contraint les habitant.es à l’enclave. Après cela, des phénomènes étranges se produisent, d’abord une émanation de spores, la disparition de certaines personnes, enfin l’hybridation d’habitant.es avec des éléments du vivant. Au sein de ce village, la vie s’organise autrement, la plupart décident de se réunir à l’école et de vivre collectivement là-bas, tandis que d’autres mènent une vie marginale dans les habitats vides. La plupart ne s’attendaient pas à devoir redécouvrir l’entraide, la solidarité et la vie en communauté.